Voici les principales réponses de Bruno Claessens.

Sur l’impact sanitaire.« Des études scientifiques ont démontré que les ombres portées et les infrasons des éoliennes n’ont aucun impact sur la santé : les ombres portées sont de plus limitées à 30 min./jour et 30 H/an. Quant au niveau des infrasons, ceux-ci sont bien trop faibles pour être nocifs : les océans et les camions émettent bien plus d’infrasons que les éoliennes, et personne ne s’en plaint ! »

Sur l’impact économique.« D’après les études (Deloitte), on parle 6225 ETP pour la Belgique et 3149 ETP pour la Wallonie (emplois directs et indirects). Une part croissante d’emplois créés est non-délocalisables (maintenance, génie civil, fondations en béton, études, etc.). Il y a environ 2,83 emplois/MW installé en éolien. Je pense que c’est sensiblement supérieur au nucléaire, vu le nombre de MWh produits par une centrale. »

Sur le photovoltaïqueLes autres filières ont chacune leurs objectifs, mais il n’est pas à exclure en effet que si une filière renouvelable n’atteint pas son objectif, qu’elle soit relayée par une autre (photovoltaïque) qui se développerait plus vite. En photovoltaïque, la volonté de Bruxelles et de la région Wallonne est d’encourager maintenant les grandes installations. Mais les petites installations ont le mérite de réaliser des chiffres impressionnants à l’échelle du pays. (…) En pointe, le photovoltaïque couvre parfois 20 % de nos besoins électriques en Belgique ! Lequel choisir ? La réponse c’est : les deux ! Parce que parfois vous pouvez mettre du PV là où on ne capte pas le vent, et à l’inverse, parfois le gisement venteux est bon, mais la toiture est mal orientée par rapport au soleil. Ceci dit, le PV ne produira jamais ce qu’une grande éolienne produit (à moins d’avoir des centaines de m² disponibles). Donc les deux c’est l’idéal, ne fut-ce que pour atténuer la variabilité du vent. »

Sur les opposants.« Les groupements anti-éoliens répandent essentiellement des rumeurs qui font peur à la population. S’il est légitime d’émettre des craintes par rapport au développement éolien, il faut malgré tout s’en tenir aux faits et à des informations objectives. or bon nombre d’interventions des opposants manquent de fondement scientifique et de sérieux. »

Sur les éoliennes offshore.« Le problème est que les eaux territoriales belges sont étroites, et que nous l’exploitons au maximum pour l’éolien, compte tenu de la navigation marchande, la pêche et les opérations militaires. Nos pays voisins disposent de beaucoup plus de potentiel que nous en offshore ».

Sur l’éolien particulier. « Il existe quelques sociétés actives dans le petit éolien (Fairwind). Cette filière ne se développe pas vraiment faute de soutien des autorités : avec 7 CV comme pour le PV, ce serait vite rentable. Question : les autorités veulent-elles vraiment que se multiplient ici et là des petites éoliennes sur les toits des particuliers. Et 2e question : cet apport énergétique serait-il suffisamment signifiant par rapport aux objectifs à atteindre en 2020 ? »

Sur d’autres alternatives. « La solution, c’est un mix énergétique qui combine intelligemment toutes les filières. A l’heure actuelle, il n’est pas envisageable de se passer de l’éolien. Dans 20 ans, peut-être aura-t-on trouvé une autre technologie (dans les airs, dans les océans ?) qui permettra de démonter nos éoliennes, mais ce n’est malheureusement pas à l’ordre du jour… »